Premières conclusions sur les statistiques concernant les animaux (chiens et chats) trouvés en Vendée,    Bournezeau, Février 2016


En tant qu’association pour la protection d’animaux en Vendée, nous voulons savoir combien d’animaux errants sont recueillis chaque année, si ce chiffre est stable, s’améliore ou augmente, et quels sont les problèmes que les fourrières et les refuges rencontrent.

En 2012 nous avons demandé à la DDPP Vendée (Direction Départementale de la Protection des Populations) de nous fournir cette information, et nous avons été étonnés d’apprendre qu’aucun chiffre n’existait.

En conséquence, nous avons lancé notre enquête afin de recueillir les chiffres permettant d’établir une vue d’ensemble de la situation des animaux errants en Vendée, ce à compter de 2002.

Le choix d’une période de 10 ans permet une analyse sur le long terme et la comparaison des résultats des différents prestataires.

Aux fins de transmission des copies des registres légaux (entrées/sortie & suivi sanitaire) des fourrières, nous avons envoyé une première demande aux mairies en octobre 2013. Les derniers documents nous ont été envoyés début 2016. Pour savoir comment nous avons procédé, et les problèmes que nous avons rencontrés, vous pouvez vous référer aux documents suivants mis en ligne sur ce site:

Conclusions provisoires des statistiques de fourrières chiens et chats en Vendée (2002 – 2013) de janvier 2015

et 

l'Avis de la DDPP sur ce projet de mars 2014

et

La décision du Tribunal Administratif de Nantes de décembre 2018

Nous avons l'intention de continuer ce travail dans le but d'identifier les problèmes, et de proposer des solutions aux élus afin d’améliorer la prise en charge et le respect des animaux errants en Vendée.

Les statistiques jusqu'à 2014 se trouvent sur cette page

Vous y trouvez le nombre de chats et de chiens pris en charge par les fourrières en Vendée, présenté dans sa globalité, par fourrière, et par communauté de communes/grandes villes.

A ce jour, nous possédons les données de la plupart des communautés de communes et des communes (256 communes des 282 = 90 %), et nous pouvons tirer les conclusions suivantes.

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En Général

Le nombre de chiens et de chats trouvés en Vendée est en augmentation. Pour les chiens l'augmentation est plutôt linéaire. Pour les chats, le nombre augmente sévèrement à partir de 2011 (482 à 824 chats).

Dans les deux cas, l’augmentation est vraisemblablement due au fait que de plus en plus de gens ont des animaux familiers. Une autre hypothèse est que de plus en plus de communes assurent un service de fourrière et qu’en conséquence elles disposent de données.

L’obligation d’assurer un service de fourrière pour les chiens et pour les chats, et de tenir un registre des animaux trouvés, date du siècle dernier. Or, 7 communes sur les 256, ont répondu qu’elles n’assuraient aucun service de fourrière animale. Plus de 35 % des fourrières continuent de ne pas prendre en charge les chats. La prise en charge des chats par les fourrières apparaît vers 2006. Avant, le service de fourrière concernant les chats consistait avant tout à retirer les cadavres écrasés sur la route.

Il est difficile de tirer des conclusions quant à la soudaine augmentation de chiens trouvés, par exemple durant les années 2006 et 2010, et de chats durant les années 2006 et 2012. C’est très probablement dû au fait que des services de fourrières sont mis en place et commencent à tenir des registres.

Nos données sont issues des documents que nous avons reçus, savoir les copies envoyées des registres etc… , lesquels ne sont cependant pas complets. Nous avons reçu très peu de copies des registres de suivi sanitaire. Dans une des fourrières les dates de sortie de quelques chiens ne correspondent pas à leurs dates d’euthanasie. Certains registres n'ont pas été remplis correctement, surtout la dernière colonne qui indique la cause de la mort de l'animal.

En général le taux d'euthanasie est plus bas, et le taux d'animaux donnés à un refuge est plus haut dans les fourrières qui sont liées à un refuge, ce qui est une évidence. Le taux de propriétaires retrouvés diffère légèrement d’une fourrière à l’autre.

Selon la publication du ministère de l'agriculture, l'agroalimentaire et de la foret, « Fourrière animale Guide à l’attention des maires » : Après l'expiration du délai de garde, si le vétérinaire en constate la nécessité et en dernier recours, il procède à l'euthanasie de l'animal (article L.211-25 du CRPM « Après l'expiration du délai de garde, si le vétérinaire en constate la nécessité, il procède à l'euthanasie de l'animal. ») . Cependant, il semble que l'euthanasie était courante dans certaines fourrières, notamment durant les premières années couvertes par l’enquête, avec des taux d'euthanasie de plus de 90% et aucun animal donné à un refuge. 

Dans une fourrière le taux d'euthanasie est plus élevé en mai et juillet/août, durant les vacances scolaires, période où les refuges sont débordés et ne peuvent plus prendre des animaux.

Dans ce contexte, il nous semble envisageable que des euthanasies de convenance aient été pratiquées.

Le délai de garde pour des animaux en fourrière est de 8 jours ouvrés. Une des fourrières a euthanasié des animaux seulement un ou deux jours après ce délai. A l’opposé, d'autres fourrières gardent les animaux durant des semaines, voire un mois, avant qu'ils soient euthanasiés ou donnés à un refuge.

Il est probable que la mobilisation grandissante de la protection animale et de l’opinion publique a contribué à obliger les prestataires et les élus à plus de respect des textes légaux. Toutefois, si une modération du recours systématique à l’euthanasie hors les conditions légales est constatée durant les dernières années couvertes par l’enquête, elle est encore fragile. D’où l’importance pour les associations d’accéder aux informations et de rappeler les textes.

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Chiens

L’euthanasie des chiens est en diminution, tandis que le nombre de chiens donnés à un refuge ou retrouvés par leur propriétaire est en augmentation. Nous pouvons en conclure que de plus en plus de gens ont identifié leur chien (ce qui est obligatoire depuis 1999).

Donc, en principe, plus de chiens peuvent être rendus à leur famille après avoir été perdus et mis en fourrière. Pour certains chiens (ainsi que pour des chats) le tatouage n’était plus visible. Dans certains cas, l’animal était pucé, mais le propriétaire n’était pas joignable, ou ne souhaitait pas récupérer son animal.

Il est possible que plus de chiens soient confiés à des associations parce qu’il y a de plus ou plus d’associations, ou/et que celles qui existent augmentent leur capacité d’accueil, que ce soit au sein de leurs refuges, ou dans leur réseau de famille d’accueil.

Il est très difficile de tirer une conclusion définitive, mais il semble que l'euthanasie des chiens concerne surtout des bergers allemands, des épagneuls, des ratiers et des fox terriers dans certaines fourrières. La raison des euthanasies des chiens n'est pas toujours claire. De très jeunes chiens, âgés d’un an, ont été euthanasiés par une fourrière. Dans certaines fourrières les chiens âgés sont euthanasiés plus souvent que dans d'autres fourrières. Quelques chiots ont été trouvés morts de froid dans une fourrière, et on constate plusieurs cas de chiens adultes qui sont morts de maladie ou de vieillesse dans certaines fourrières (y compris des chiens de race bichon/spitz/york). Quelques chiens ont été volés dans certaines fourrières. Et des chiens ont été donnés gracieusement par certains maires.

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Chats

Pour les chats l'augmentation du nombre des chats retrouvés par leur propriétaire est largement moindre. Il est très probable que cela soit dû au fait que, même si l’identification est obligatoire pour tous les chats, peu de gens se plient à cette obligation. L’entrée en vigueur de l’obligation d’identification des chats est très récente (2012) et beaucoup de propriétaires ne voient pas encore l’intérêt de le faire.

Le nombre de chats donnés aux refuges est en augmentation, mais l'euthanasie des chats est également en augmentation. Malheureusement, le nombre de chats abandonnés, la reproduction des chats de maison et des chats féraux augmente rapidement. Plusieurs chats adultes faibles ou malades (coryza) sont morts dans certaines fourrières. Des chats ont été trouvés avec des pattes fracturées et ont été euthanasiés. Un chat a été trouvé avec la queue coupée. Un chat « sauvage » (!) a été mis dans une fourrière et puis récupéré par son propriétaire. Beaucoup de chatons âgés de 2 semaines à 6 mois ont été systématiquement euthanasiés dans certaines fourrières. Quelque fois la mère a été donnée à un refuge. Dans un cas, le chat était identifié, le propriétaire a été joint, mais en considérant les frais vétérinaires importants à engager pour soigner le chat qui était gravement blessé, il a refusé de le récupérer. Ce chat a été euthanasié.

La raison des euthanasies des chats n'est pas toujours claire. Dans certains cas l'euthanasie est due au fait qu’ils ont été testés positifs pour le FIV et/ou le FeLV, ou qu’ils sont atteints du Coryza ou du Typhus. L’euthanasie est également pratiquée pour abréger les souffrances. Certaines fourrières font tester les chats avant de les donner à un refuge. S'ils sont testés négatifs, ils les vaccinent et les donnent à un refuge/une association.

Nous pouvons conclure des documents transmis que c’est seulement depuis 2014 que les maires ont commencé à lancer des campagnes de stérilisation des chats féraux. Auparavant, tous les chats féraux mis en fourrière étaient euthanasiés.

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Les chiffres pour l'année 2013 :

Pourcentage des chiens euthanasiés : 4 % ;

Pourcentage d'euthanasies de chats entrés vivants en fourrière : 24 % ;

65 % des chiens et 4 % des chats retrouvent leur propriétaire ;

28 % des chiens et 60 % des chats sont donnés à un refuge.

Le restant des chiens (= 3%) est composé de chiens trouvés morts sur la voie publique, ou de chiens qui sont morts en fourrière, ou de chiens qui ont été volés en fourrière, ou de chiens qui ont été donnés par le maire, ou de chiens dont le devenir est inconnu en raison d’un manque de données.

Le restant des chats ( = 12 %) est composé de chats trouvés morts sur la voie publique (10%), ou de chats qui sont morts en fourrière, ou de chats qui se sont échappés, ou de chats qui ont été volés, ou de chats qui ont été euthanasiés dans une campagne de capture de chats.

En juillet et août, le nombre de chiens trouvés est plus élevé que durant les autres mois. C’est en octobre que le nombre de chiens trouvés est le plus bas.