Nos Amis Les Animaux 85480

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85480 Bournezeau

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A l’attention de Monsieur Claude RENOU (enquetepublique.vendee3@orange.fr)



Sujet: Avis défavorable de l'association Nos Amis Les Animaux 85480 à la consultation publique de l'extension de l'élevage de volailles “Le Grand Boquet”





Les membres de l'association Nos Amis Les Animaux 85480, association pour la protection animale à Bournezeau, donnent un avis DEFAVORABLE à ce projet.



Le projet de l'extension de l'élevage le Grand Boquet à Bournezeau s’agit d’un élevage de la catégorie STANDARD, c’est-à-dire qui se conforme aux critères les plus bas du bien-être animal.



D’abord, bien sûr, le nombre total de volailles dans la grange inquiète, car cela limite la possibilité de voir et de vérifier si chaque individu se porte bien. Le fermier triple son élevage. Mais il semble qu'il restera tout seul à s'occuper des poulets. Est-ce qu'il pourra leur apporter le même niveau de soins et d’attention?



Le fermier a choisi une race à croissance rapide. En 2010 déjà, l’EFSA (European Food Safety Authority) a dressé une liste de la plupart des problèmes des volailles à croissance rapide. (http://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/1666)

Voici leurs conclusions :

  • Il y a un taux plus élevé de mortalité associée à la croissance rapide qu’à la croissance lente. Certains oiseaux sont tués pour mettre fin à leur souffrance, d’autres sont tout simplement trouvés morts.

  • Les maladies les plus importantes qui nuisent au bien-être animal sont : des problèmes de pattes ; la dermatite de contact causée par des conditions de détention telles que la litière mouillée mais aussi par une prédisposition génétique ; les ascites et le syndrome de la mort subite. Toutes ces maladies sont exacerbées par la sélection intense pour croissance rapide et par une alimentation à efficacité optimum pour cette croissance anormale.

  • Il y a aussi de graves inquiétudes au sujet de malformations du squelette chez ces volailles, malformations qui mènent à la claudication, ce qui est mesurée par examen de la démarche. Une haute notation de la démarche indique une incapacité à marcher de façon normale et une démarche anormale est associée à la croissance rapide et à la douleur.

Autre problème : la courte vie de ces animaux. Ils sont envoyés à l’abattoir avant même d’atteindre l’âge adulte. Il s’agit de poussins de 32 à 35 jours, ou moins. Un poussin de 32 jours est comparable à un enfant humain de un à trois ans. Les poules ont en général une espérance de vie de 8 ans.



Ce qui est particulièrement choquant, c'est que le fermier demande l’autorisation à avoir 30,6 poussins par m² pour les poulets légers. Il prévoit de les faire abattre lorsqu'ils atteindront 1,4 kg. Si vous multipliez 1,4 kg par 30,6, vous obtenez 42,84 kg, ce qui est supérieur aux 42 kg maximum autorisés par la loi (Arrêté du 28 juin 2010 établissant les normes minimales relatives à la protection des poulets destinés à la production de viande, Article 3*). Pourquoi demande-t-il 30,6 poussins par m²? C'est parce qu'il s'attend à ce qu’au moins 2% des poussins MEURENT dans son élevage. Cela signifie que pendant les 30 jours environ que les poussins seront dans son élevage, 1 700 MOURRONT de faiblesse, de faim, de soif, de stress, de blessures, etc. Cela fait plus de 50 PAR JOUR. Et il n'aura aucune incitation à réduire ces chiffres, car s'il le fait, il dépassera la capacité maximale autorisée.

Des chercheurs ont démontré que plus la densité est haute, plus le bien-être est bas: limitation de mouvement, pauvre qualité de litière, niveau élevé d’ammoniaque et de chaleur, une réduction d’alimentation, certains animaux ne pouvant pas se rendre aux points d’alimentation et de breuvage, un taux élevé de mortalité, des pathologies comme la dermatite chronique, des ampoules à la poitrine et des malformations des pattes..... etc.

(https://ec.europa.eu/food/sites/food/files/safety/docs/sci-com_scah_out39_en.pdf)

Si le fermier a reçu l'autorisation pour une densité de plus de 33kg/m² (Article 3 de l'arrêté*) pour l'ancien ferme, comment peut-il démontrer qu'il remplit les conditions de l'annexe V** sans avoir d'expérience avec un nouveau, deuxième bâtiment. Les documents et données qu'il peut fournir pour une dérogation concernent l'ancien élevage et pas le nouveau.

L’éclairage artificiel, largement étudié, a aussi un impact négatif sur le bien-être animal. Il a été prouvé que la quantité d'hormones du stress augmente en l'absence de lumière du soleil. Il faut aussi mentionner, bien sûr, le risque plus élevé de feux dans les granges lié à la hausse des températures causée par le réchauffement climatique. Nous aimerions savoir quelles précautions le fermier propose de prendre pour éviter des incendies dans son élevage.



En plus, sans parler de l’abattage lui-même, l’attrapage avant le transport et le transport lui-même sont responsables de détresse, de blessures, et même de mortalités d'un grand nombre de volailles.



La conclusion de tous les documents officiels au sujet du bien-être des poulets est qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur l’effet de ces conditions d’élevage sur le bien-être animal et qu’il faut faire des recherches plus approfondies. Entretemps, on continue à permettre à des éleveurs de produire des animaux comme si ce sont des objets inanimés, une attitude que nous ne tolérons pas.

Finalement, un élevage d'une telle ampleur pose un risque de plus à Bournezeau d’épidémies de zoonoses comme par exemple la grippe aviaire. Il a été prouvé que c'est l'élevage de volailles en soi qui est en cause et qui pose un danger, non pas les oiseaux sauvages. Le Dr Leon Bennun, directeur des sciences, des politiques et de l'information de BirdLife International, a écrit: «Certaines agences qui tentent de surveiller et de contrôler la grippe aviaire n'ont pas voulu attirer trop d'attention au rôle de l'agriculture intensive dans les épidémies de la grippe aviaire, en raison de l'impact sur les économies nationales.... Pour cette raison et pour d'autres raisons, le rôle des oiseaux sauvages migrateurs dans la transmission de la maladie a été exagéré et encore sensationnalisé dans la presse.»

Cet élevage met donc en danger la volaille des basses-cours des particuliers à Bournezeau. Ce qui est encore plus frustrant, c'est que ces particuliers, qui cherchent à s'occuper dignement de leurs animaux, ne peuvent pas faire vacciner leurs oiseaux contre la grippe aviaire pour les protéger contre cette maladie.

Nous sommes de l’avis que pour toutes ces raisons, et à long terme, un élevage industriel comme celui-ci n'est plus viable éthiquement, écologiquement ou économiquement.

Bournezeau, 21 Février 2020




Arrêté du 28 juin 2010 établissant les normes minimales relatives à la protection des poulets destinés à la production de viande


*Article 3 En savoir plus sur cet article...


Exigences applicables à l'élevage des poulets.
1. Tous les poulaillers doivent respecter les exigences énoncées à l'annexe I. Tous les lots abattus sont soumis, à l'abattoir, au suivi tel que prévu aux paragraphes 2 et 3 de l'annexe III.
2. La densité d'élevage maximale dans une exploitation ou dans un poulailler d'une exploitation ne dépasse à aucun moment 33 kg/m².
3. Par dérogation au paragraphe 2, une densité d'élevage plus élevée est autorisée, à condition que, outre les exigences définies à l'annexe I, le propriétaire ou l'éleveur respecte les exigences énoncées à l'annexe II et au paragraphe 1 de l'annexe III.
4. Lorsqu'une dérogation est accordée au titre du paragraphe 3, la densité d'élevage maximale dans une exploitation ou dans un poulailler d'une exploitation ne doit à aucun moment dépasser 39 kg/m².
5. Lorsque les critères fixés à l'annexe V sont remplis, la densité d'élevage maximale visée au paragraphe 3 peut être augmentée, tout en ne dépassant à aucun moment 42 kg/m².


**A N N E X E V
CRITÈRES CONCERNANT L'AUGMENTATION
DE LA DENSITÉ D'ÉLEVAGE


1. Critères


a) Le contrôle de l'exploitation réalisé par l'autorité vétérinaire départementale au cours des deux dernières années n'a révélé aucune irrégularité à l'égard des exigences du présent arrêté ;
b) La gestion, par le propriétaire ou l'éleveur, de l'exploitation est réalisée appliquant des guides de bonnes pratiques lorsqu'ils existent ;
c) Dans au moins sept troupeaux consécutifs d'un bâtiment contrôlés ultérieurement, le taux de mortalité journalier cumulé est inférieur à 1 % + (0,06 % multipliés par l'âge d'abattage du troupeau exprimé en jours).
En l'absence de contrôle de l'exploitation réalisé par l'autorité vétérinaire au cours des deux dernières années, au moins un contrôle devra être effectué pour vérifier si l'exigence prévue au point a est respectée.


2. Circonstances exceptionnelles


Par dérogation au point 1 c, l'autorité vétérinaire peut décider d'autoriser l'augmentation de la densité d'élevage lorsque le propriétaire ou l'éleveur a fourni des explications suffisantes sur le caractère exceptionnel du taux de mortalité journalier cumulé plus élevé ou a montré que les causes étaient indépendantes de sa volonté.