Grippe Aviaire, Peste Porcine, SARS, COVID-19 

« Contre les pandémies, ne mangeons plus d'animaux et leurs produits »

 
LE PROJET:
Sept associations : Eyes on Animals, Vivre et Laisser Vivre, LUNA, L'Arche de Maddy, Le Sanctuaire la Garie, NALA85480 et Forests From Farms ont pris l'initiative d'envoyer une lettre accablante (vous trouverez la lettre ci-dessous) aux responsables des pays du monde et aux organisations mondiales pour leur demander de prendre leurs responsabilités. En effet, afin d’éviter de futures pandémies, des mesures évidentes et ambitieuses s’imposent : à terme il faut arrêter la consommation des animaux et de leurs produits.
Lutter contre les conséquences sanitaires et sociales de la pandémie du COVID19 ne doit pas permettre d’oublier son origine. Il y a peu de doute que la transmission à l’homme et la diffusion du virus trouvent leur source dans la vente et la consommation d’animaux.
Ce n'est pas la première pandémie. La plus importante de l’histoire contemporaine était en 1918 quand plus de 50 millions d'hommes, de femmes et d'enfants (soit presque la population actuelle de la France) ont trouvé la mort à cause d'une forme de grippe porcine qui avait franchi la barrière des espèces pour infecter l'homme.
D'autres pandémies ont été causées par des souches du virus de l'influenza aviaire (la grippe asiatique en 1957-1958) ou une combinaison de plusieurs virus provenant des animaux de rente (la grippe porcine de 2009-2010). Depuis 1960, la fréquence des pandémies issues de l’élevage s’accélère.
La constante augmentation des cheptels conduit à une concentration d’animaux sur des surfaces toujours plus petites où les équilibres biologiques sont intenables, engendrant l’utilisation massive d’antibiotiques et la destruction massive d’animaux contaminés (1,2 millions de porcs abattus pour cause de peste porcine africaine en Chine selon les chiffres officiels, mais certaines sources parlent de 200 millions.)
Les scientifiques nous préviennent depuis longtemps quant à l’imminence d’une pandémie de l'influenza aviaire.(https://www.who.int/dg/lee/speeches/2005/flupandemicgeneva/fr/ ).
Si on ne change pas nos habitudes, il y a de grandes chances qu'il y ait d'autres pandémies.
Nous appelons à un changement fondamental sur le long terme. Le lien est scientifiquement établi entre l’émergence de nouvelles maladies capables de se propager rapidement entre les espèces, et la production de viande, de lait et d’œufs qui entraîne la destruction des cultures destinées à la consommation locale, l’expropriation (voire l’assassinat) des petits paysans, la déforestation, l’artificialisation des sols, l’appropriation des écosystèmes à des fins mercantiles, le rejet de gaz à effet de serre, le gaspillage de l’eau et des énergies fossiles, sans parler des traitements infligés aux hommes et aux animaux qui partagent dans ces élevages ce que l’humanité offre de plus brutal et de plus cruel.
Ce constat est tellement évident que de plus en plus de voix s’élèvent pour que nous sortions du modèle de l’élevage industriel.
De notre côté, nous souhaitons aller plus loin: nous demandons la fin de la consommation de viande et de tout produit animal par souci de cohérence et d’égalité. En effet, une production de viande et de produits animaux à petite échelle ne pourra suffire à nourrir l’ensemble des êtres humains.
Si nous devions maintenir une alimentation carnée à l’échelle de la planète, et même en développant les modes de production biologique ou en plein air, il faudrait augmenter les cheptels actuels, lesquels ne peuvent être nourris qu’en gagnant des terres sur les zones sauvages, provoquant la destruction d’espèces, en incitant d’autres à se déplacer vers des zones habitées, ce qui facilitera d’autant la mise en contact avec des maladies jusque-là contenues par les barrières environnementales et animales. Autant d’opportunités pour ces maladies de s’adapter et de se diffuser. La chimie des médicaments et des vaccins fera effet un temps, mais sera-t-elle toujours efficace et sans effets collatéraux? Et qui y aura accès et à quel prix ?
Le temps semble venu de dépasser le mode d’alimentation fondé sur l’élevage. Une réflexion libérée des héritages et des dogmes doit conduire à la mise en place d’une politique ambitieuse de fin de la consommation d’animaux et de leurs produits sur le long terme.
Dès à présent, il est urgent de soutenir financièrement et humainement le développement de sources alternatives de protéines. Il est inacceptable de continuer à sacrifier des agriculteurs et des éleveurs aux intérêts de filières qui spéculent internationalement à court terme sur des produits dont les nuisances et les risques sanitaires qu’ils font peser sur l’ensemble de l’humanité sont avérés.
C’est pourquoi la crise sanitaire engendrée par le COVID19 met en lumière l’entière responsabilité des gouvernements quant à la mise en place, non seulement d’une politique de santé, mais aussi d’une politique alimentaire. Le temps est venu de réfléchir à une politique agricole où les outils financiers, légaux, scientifiques et éducatifs seront mis au service d’une alimentation fondée sur la production de protéines végétales à destination de marchés continentaux et d’échanges justes, protégés par des traités dont l’objectif sera l’intérêt des agriculteurs et des populations. La reconversion des éleveurs sera au coeur d'une telle politique, notamment en ce qui concerne la prise en charge, voire l'annulation, des dettes contractées aux fins de développement et la "modernisation" des élevages sous la pression des filières.
Après cette crise, si les affaires reprennent comme avant, nous pouvons considérer que la prochaine crise sanitaire – due à une maladie, au dérèglement climatique ou à une catastrophe écologique – est déjà là.
Les associations qui ont rédigé cette lettre ont différents objectifs : protection animale, protection de l’environnement, écologie, lutte contre le réchauffement climatique. Ecrite en français, la lettre a été traduite en anglais, en hollandais, en italien, en espagnol et en allemand et elle a été publiée sur le site d’une des associations signataires : http://www.nosamislesanimaux.com/lettre-covid19-pand%C3%A9mie.php
A cette lettre a été jointe une pétition que chacun peut signer pour que les gouvernements entament une réflexion d’envergure sur l’agriculture de demain : http://chng.it/zKSjRZHFn
Nous espérons que d'autres associations se joindront à nous et signeront la pétition.
Nous voulons un futur qui respecte le Vivant : #somethingbetterchange

Les associations poursuivent leur travail et ont envoyé les courriers suivants:

Lettre ouverte aux Chefs d'Etats, à l'Union Européenne, aux Nations Unies, à l'OMS etc.... 


Le 9 juin 2020


Cher Monsieur,

Chère Madame, 

Tous les regards sont actuellement tournés vers vous !

Nous sommes entrés en crise. La crise du COVID-19 avec déjà  409.108  de morts aujourd'hui dans le monde ..... worldometers.info/coronavirus/

C'est un nombre terrifiant, sachant que derrière chaque chiffre se cache une histoire: ne plus pouvoir voir un grandpère... être seule après la mort d'une mère... mourir seul à l'hôpital ou même à la maison sans aide ..... ne pas pouvoir dire au revoir à son proche.... Et nous ne sommes qu'au début.

Au cours des deux derniers siècles, des millions de gens sont morts pendant des pandémies, que ce soit la grippe, un coronavirus, ou autre. On a la preuve que la plupart de ces virus proviennent de la consommation et de la vente, sous conditions peu hygiéniques, d’animaux sauvages mais aussi domestiqués. Il est aussi prouvé qu’il y a un lien étroit entre l’élevage intensif et le passage à l’être humain de ces virus et de ses mutations.

La pandémie de grippe de 1918, la plus mauvaise de l’histoire, qui a tué plus de 50 millions de personnes en 1918-1919, était une forme de grippe porcine qui avait franchi la barrière des espèces pour infecter l'homme.
La grippe asiatique en 1957-1958, qui a fait 1,1 million de décès, était due au virus H2N2 de la grippe aviaire.
Le sida, venu d’un virus présent chez les primates, a coûté 25 à 35 millions de vies humaines jusqu’à maintenant.
Pendant la pandémie de la grippe porcine de 2009 à 2010, entre 151,700 et 575,400 personnes sont morts d’une nouvelle souche du virus H1N1, une mutation venant d’un triple assortiment de virus de la grippe aviaire, porcine et humaine, combiné encore avec une grippe porcine de l’Eurasie.
Le SARS en 2002/2003 était un virus corona venu de chauve-souris et de civets. L’Ebola, de viande de brousse, comme des singes tués dans la forêt et consommés, le MERS, un virus corona provenant de chauve-souris, en passant par des chameaux, et maintenant le COVID-19 probablement venu de chauve-souris en passant par les pangolins vendus au marché pour la consommation humaine. Source: https://www.visualcapitalist.com/history-of-pandemics-deadliest/?fbclid=IwAR3lMlA1MbN5Ry9ogxatOIuSzp5NrMpGmEDLP8lRWgSi1SUQjA0XCaPISj4

Déjà en 2005 l'ancien Directeur général de l'Organisation Mondiale pour la Santé, le Dr LEE Jong-wook, avait déclaré dans un discours: « Ce n'est qu'une question de temps avant qu'un virus de la grippe aviaire n'ait la capacité d'être transmis d'homme à homme, déclenchant une pandémie humaine de la grippe ... Nous ne savons pas quand cela va arriver, mais nous savons que cela se produira. »

Et il a eu raison, malheureusement.

Les scientifiques nous alertent déjà depuis des années qu'une pandémie peut se manifester. Et que fait-on? On l'ignore, on essaie de l'éviter en tuant des milliards d'animaux (poules et canards – la grippe aviaire, vaches - maladie de la vache folle, porcs - peste porcine), et après on continue dans nos habitudes comme si de rien n’était. Au lieu de changer nos habitudes alimentaires.

Nous, les signataires de cette pétition, pensons que le moment est arrivé de changer nos attitudes envers les animaux et de prendre des mesures drastiques. Il faut arrêter l'idée qu'on peut continuer de manger des animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiqués. Nous n’en avons pas besoin pour être heureux et en bonne santé. Il y a même des preuves concluantes que la surconsommation de viande est en cause pour beaucoup de problèmes de santé et ainsi contribue à l’augmentation du coût pour la sécurité sociale des soins médicaux.

Les autorités chinoises ont décidé d’interdire définitivement la consommation ou la vente d’animaux sauvages. C'est un bon début. Et vous, qu'allez-vous faire dans votre pays? Aujourd’hui, vous ne pouvez plus nier l’évidence : la consommation de produits animaux met en danger la totalité de la population mondiale, y compris pour ceux qui ont renoncé à manger de la viande mais qui risquent d’être contaminés par les autres. Il est claire qu'un virus ne discrimine pas et connaît pas de frontières et force est de constater que nos pays sont loin de pouvoir faire face à une pandémie comme ceci.

Certains prétendent même que si nous n'avions pas mangé de la viande, ou beaucoup moins, il n'y aurait pas eu de COVID-19. C'est peut-être un simple raisonnement mais c'est la triste vérité.

Les gouvernements, et donc aussi vous, doivent prendre leur responsabilité. Pour notre santé, pour notre environnement, pour notre planète. Ne rien faire, c’est se rendre coupable, chacun d’entre vous, de mise en danger de la vie d’autrui ! Sans parler des effets du confinement sur l’économie.

Nous nous joignons aux auteurs de la lettre tribune publiée dans La Libération du 30 mars 2020 et signé par 19 personnes dans le monde médicale et celui de la protection animale https://www.liberation.fr/debats/2020/03/30/eviter-les-prochaines-crises-en-changeant-de-modele-alimentaire_1783572?fbclid=IwAR1M9ZRITrbOSdMQgtJF1YOux3Lc-C-hYVCl4mN4LCx2ZG87W9DOCQKf3zs

"Faire le choix collectif d’une alimentation ne contenant plus de produits d’origine animale serait un changement bien moins contraignant que celui que nous subissons actuellement. La meilleure précaution, pour éviter la répétition de crises sanitaires et économiques comme celle que nous traversons, serait donc d’initier à l’échelle de la société une transition vers une alimentation végétale et de rediriger nos ressources agricoles vers l’alimentation des humains plutôt que du bétail. Serons-nous à la hauteur des enjeux ?"

Nous pensons que oui!

Ce que nous voulons!

Au lieu de tolérer, voire encourager, les industries d'élevage, on devrait penser à long terme, éliminer progressivement l'élevage de tous les animaux et soutenir financièrement le développement de sources alternatives de protéines. Il est inacceptable de continuer à prétendre aux agriculteurs qu’ils peuvent mettre leur espoir dans une industrie sans avenir, quand on sait que des maladies comme la grippe aviaire et la peste porcine et d'autres virus posent un réel danger potentiel pour la santé humaine.

Nous demandons à la Commission Européenne, le Parlement Européen, les membres du Conseil Européen d’arrêter de fermer les yeux sur les pratiques inacceptables dans les élevages et de changer de cap. Nous aimerions également que l'Union européenne s’exprime plus précisément et plus clairement sur les effets négatifs de la consommation de produits d'origine animale, et qu’elle encourage la production de protéines à base de plantes et autres alternatifs aux produits d'origine animale, non seulement pour le bien de la santé humaine, mais aussi pour le bien-être animal, pour l'environnement, pour l'équilibre et une meilleure distribution des denrées alimentaires dans le monde entier, et surtout pour lutter contre le changement climatique.

Nous vous prions d’accepter l’expression de nos sentiments les plus respectueux,

Les associations Eyes on Animals, Vivre et Laisser Vivre,  LUNA, L'Arche de MaddySanctuaire La GarieNALA85480 et Forests From Farms  et les signataires de cette pétition...