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Bournezeau, le 10 Janvier 2024
Voici l'un avis défavorable des associations vendéennes , Nos Amis Les Animaux 85480 ( www.nosamislesanimaux.com
) et Forests From Farms ( www.forestsfromfarms.org
) , sur la période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau en Vendée. https://www.vendee.gouv.fr/.../Arrete-prefectoral...


La note de présentation est vague sur le sujet des dégâts occasionnés par les blaireaux. Sans justification suffisante ce projet d'arrêté semble avoir un caractère routinier et donne l'impression que la consultation du publique n'est pas prise au sérieux.
A noter que s'il y a un problème avec les populations de blaireau il suffit de se rappeler que le principal prédateur du blaireau est le renard, mais celui-ci étant lui-même chassé, cela favorise l’accroissement de la population des blaireaux ce qui est favorable pour le chasseur car il peut continuer à chasser. Ils perturbent l'équilibre entre les prédateurs et les proies, ce qui a des conséquences négatives sur la biodiversité.
Bien que le Conseil d'Etat se soit prononcé sur la vénerie sous terre des blaireaux en général, depuis ses conclusions plusieurs tribunaux se sont prononcés en faveur d'une suspension ou annulation d'arrêtés préfectoraux qui autorisaient une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux sur des fondements différents. Le Conseil d’Etat indique que "le préfet est tenu de s’assurer, au regard des circonstances locales, « qu’une telle prolongation [de la vénerie sous terre] n’est pas de nature à porter atteinte au bon état de la population des blaireaux ni à favoriser la méconnaissance, par les chasseurs, de l’interdiction légale de destruction des petits blaireaux".
La note de présentation dit: "La femelle met bas une fois par an de 2 à 7 jeunes en février-mars. Les blaireautins s'émancipent vers 4 mois mais restent dans leur clan."
La définition de blaireautin est: "petit de blaireau". Donc 4 mois après leur naissance en fevrier-mars veut dire qu'ils sont toujours "les petits" en juin-juillet. Donc selon l'Article L424-10 du Code de l'Environnement il est interdit de les tuer.
Et c'est là que se pose le problème : comment le préfet va-t-il contrôler l'interdiction de tuer les petits des blaireaux sachant qu'il y a beaucoup trop peu d'agents disponibles à l'OFB ?
La vénerie sous terre est un mode de chasse non sélectif. Les petits risquent d'être tués ainsi que d'autres animaux protégés qui se servent des terriers des blaireaux comme la loutre, le chat forestier et certaines chauves souris etc. Lorsque les chiens vont agresser les blaireaux dans les terriers, les chasseurs sont bien incapables de savoir s’il s’y trouve des petits ou une autre espèce, ainsi que d’arrêter les chiens. Les chasseurs eux-mêmes, lorsqu’ils défoncent le terrier avec leurs outils, ne peuvent savoir quelles espèces s’y trouvent et peuvent tout à fait tuer des animaux censés être protégés ou des petits blaireaux. Si la législation impose l’arrêt du déterrage en cas de présence d’espèce protégée ou des petits blaireaux, il est la plupart du temps trop tard lors de cet arrêt et des dégâts irrémédiables sont déjà faits; en outre, la mise en pratique de cette règle est très douteuse.
L'avis du comité permanent de la convention de Berne, visé dans la note de présentation du projet d'arrêté, date de 2014 donc d'il y a 10 ans. L'avis n'est donc pas à jour.
Le projet d'arrêté permet la chasse dans la période complémentaire sur tout le territoire de la Vendée sous le prétexte de limiter les dégâts. Mais il y a sans doute les endroits où les blaireaux n'occasionnent pas de dégâts et donc la chasse n'y est pas justifiable!
La note de présentation mentionne l'état de la population nationale, pas la population vendéenne. Il n'existe pas de données exactes sur le nombre de blaireaux en Vendée. La préfecture se base sur le nombre de prélèvements qui est d'ailleurs en baisse depuis quelques années. Si la note de présentation indique le nombre de prélèvements, elle ne dit pas grand-chose sur l'état de la population : la note de présentation dit que pour la saison 2019/2020 les prélèvements ont baissé parce que la saison de chasse a été plus courte. Il est évident que plus il y a de chasse, plus il y a d'animaux tués. Pour relativiser le nombre de prélèvements, il faut les comparer au nombre d'actes de chasse.
Les avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage du 8 mars 2023 et de la fédération départementale des chasseurs de la Vendée du 27 mars 2023 ne sont pas disponibles au public pour fonder un avis sur cette consultation. En tout cas, ils datent d'avant le début de la saison en cours : ils ne peuvent donc pas prendre en compte l'état actuel de la population.
La raison pour laquelle la majorité des blaireaux sont capturés au cours des mois de mai à septembre est principalement due aux conditions météorologiques et au fait que les piégeurs préfèrent ne pas être dehors dans le froid et sous la pluie pendant la saison de chasse. Cet argument pour une période complémentaire de vénerie sous terre est donc fallacieux, n'a aucun fondement scientifiquement et est uniquement pour la commodité et le confort du chasseur.
La politique devrait viser à améliorer les relations entre les agriculteurs et les blaireaux afin que ces derniers soient acceptés comme faisant partie du paysage culturel et que certains dommages soient considérés comme allant de soi. Le Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité donne une conclusion très claire de ses travaux sur « La cohabitation entre les blaireaux, l’agriculture et l’élevage » : « Ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux. La réglementation devrait proscrire et pénaliser les méthodes d’abattage inhumaines, encourager l’exploration de voies alternatives à l’abattage.»
La vénerie sous terre est fondamentalement cruelle. Elle n'est déjà plus pratiquée, et est même illégale, dans de nombreux pays européens. L'animal n'a aucune chance. Les animaux sont énormément stressés. Même les petits et les jeunes sont tués, de sorte qu'ils n'ont jamais la chance de vivre leur vie. Aussi, pour les chiens de chasse, cette méthode n'est pas sans danger. Les associations Nala 85480 et Forests From Farms s'opposent fortement à cette manière de chasse.
Le blaireau est déjà strictement protégé dans beaucoup de pays de l'Europe: en Belgique, en Angleterre, en Irlande, aux Pays-Bas, au Danemark, au Portugal, en Espagne, en Italie et en Grèce. La France devrait suivre leur exemple.