HONTE à la France pour la Chasse aux Oiseaux Protégés

Bournezeau , le 1 août 2022
Cet avis écrit par les associations Nala85480 et Forests from Farms, dont le siège est en Vendée, concerne la consultation publique des projets d'arrêté suivants :

1/ la capture et le nombre maximum d’alouette des champs pouvant être capturées à l’aide de matoles dans les départements des Landes et du Lot-et-Garonne

2/ la capture et le nombre maximum d’alouette des champs pouvant être capturées à l’aide de pantes dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques

3/ la capture et le nombre maximum de vanneaux huppés et de pluviers dorés pouvant être capturés à l’aide de filets dans le département des Ardennes

Evidemment en tant qu'associations pour la protection des animaux en générale, de la nature et de la biodiversité nous contestons ces projets d'arrêté.
Nous sommes d'avis que ces arrêtés sont en contradiction avec les intentions de la Directive Oiseaux de l'Union Européenne (79/409/CEE) et la Convention de Bern du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe. L'alouette des champs, le vanneau huppé et le pluvier doré sont protégés par cette directive et par la convention de Bern. Les vanneaux huppés et le pluviers dorés, ces derniers ne nichent même plus dans les pays nordiques comme les Pay-Bas, sont également protégés par l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA) dans lequel les pays, dont aussi la France, "prennent des mesures coordonnées pour maintenir ou rétablir les espèces d'oiseaux d'eau migrateurs dans un état de conservation favorable." Article II
Par contre, la France prétende pouvoir autoriser une chasse sur ces oiseaux avec des pièges, des filets en vertu de dérogations à cette directive pour la raison que se sont des «pratiques traditionnelles». Cela n'a aucun sens.
En Août 2021 le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative du pays, a déjà annulé les arrêtés pour les chasses traditionelles. Miraculeusement le gouvernement revient avec des nouvelles propositions pour réautoriser ces pratiques de chasse du moyen âge avec que quelques mesures de contrôles, et nous savons tous et toutes que les contrôles dans ce pays ne sont pas vraiment efficaces! Sinon on n'aura pas besoin d'associations pour la protection des animaux (sauvages).
Beaucoup de ces oiseaux sont migrateurs et entreprennent de grands voyages avec destinations dans d'autres pays de l'Europe, où ils sont protégés par de nombreuses associations de la protection de la faune sauvage. La protection de ces oiseaux est payée par des donateurs, par divers états, et assurée avec l’aide de bénévoles. Ces oiseaux n'appartiennent donc pas uniquement aux Français qui ne peuvent pas s’arroger le droit de les tuer et torturer, comme prévu dans ces arrêtés.
C'est en 2018 que les tristes résultats ont été publiés de deux études émanant du CNRS et du Muséum National d’Histoire Naturelle Français, révélant que les oiseaux des campagnes françaises sont frappés de «disparition massive» et qu'en quinze ans, leur présence a diminué d’un tiers. Selon les auteurs de ces études, c'est une situation proche de la «catastrophe écologique».
En ce qui concerne l'alouette des champs il y a eu une diminution de 22,6% entre 2001 et 2019 en France. https://www.vigienature.fr/sites/vigienature/files/atoms/files/syntheseoiseauxcommuns2020_final.pdf
Les alouettes des champs sont donc classées dans la catégorie “Quasi menacée”. Autoriser la capture de ces oiseaux, n'importe quel nombre, serait irresponsable, même catastrophique. L'allouette des champs est dans la liste rouge des espèces menacées en France:
Pour sa protection, il existe même un plan d'action par la Commission Européenne.
Les vanneaux huppés sont également menacés. En France, les effectifs ont diminué de 21 % sur les dix dernières années. Le vanneau reste très sensible à l'exploitation non extensive des prairies humides, notamment au surpâturage et au drainage des terres agricoles.
Enfin, nous souhaitons souligné que non seulement ces oiseaux mais tous les animaux sont des êtres vivants, doués de sensibilité, qui ont une CONSCIENCE! (voir la déclaration de Cambridge sur la conscience https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_de_Cambridge_sur_la_conscience et sa suite, la déclaration de l'Université de Toulon https://www.univ-tln.fr/IMG/pdf/the_toulon_declaration_english_version_.pdf ).
Même si le gouvernement français, les participants de la chasse et le législateur ne veulent pas encore prendre en compte ces découvertes scientifiques de la conscience chez les animaux, il vaut mieux se tromper en penchant vers la prudence et éviter à toute force toute souffrance innécessaire de ces animaux surtout car c'est pour un passe-temps, une tradition de certains.
La chasse traditionnelle eut lieu à un moment où les populations n’étaient pas en voie de disparition. La situation a changé et en conséquence les attitudes doivent changer. La chasse traditionnelle s’arrêtera forcément quand elle aura fini d’exterminer les oiseaux, alors pourquoi persister dans cette folie en encourant la condamnation internationale comme il est déjà arrivé aux pays qui continuent à pratiquer la chasse à la baleine ? Autant avoir le courage d’admettre que c’est dès maintenant qu’il faut arrêter cette tuerie.
En conclusion, comment est-il possible que ces projets d'arrêtés qui mettent en danger les oiseaux de nos campagnes soient même publiés ? Pour faire plaisir à une toute petite partie de la population française sous prétexte d’une "tradition" ? A part le fait que ces modes de chasse datent du moyen âge et que la chasse n'est plus nécessaire pour nourrir la population, ces méthodes de chasse sont extrêmement cruels. L'arrêt de ces modes de chasse est l'action la plus efficace pour sauver les oiseaux. Prendre la décision honorable de rejeter ces arrêtés montrerait que le gouvernement français et la fédération des chasseurs s'engagent concrètement à protéger la nature, la faune sauvage et les oiseaux. Il est grand temps que les mentalités envers la faune sauvage et la biodiversité en France évoluent, qu’on reconnaisse enfin que « tradition » ne rime pas, n’a jamais rimée, avec respect de la nature.
Nala 85480 et Forests From Farms

Photo: wikipédia

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