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Nos Amis Les Animaux 85480
2, Place de la Mairie
85480 Bournezeau
E-mail : nala85480@hotmail.com
www.nosamislesanimaux
Sujet: Participation de L'association NALA 85480 à la consultation publique du Projet de plan d’action national sur le loup et les activités d’élevage pour la période 2018-2023
Nous
voudrions commencer par citer le Discours de Barbara POMPILI
"Lancement
de la démarche prospective d’évaluation de la situation du loup
en France sur le long terme" Jeudi 7 juillet 2016:
«La
démarche que je vous propose aujourd’hui comprendra 2 volets : la
réalisation d’une expertise collective de façon à disposer des
données scientifiques qui doivent rester la base de notre action ;
l’élaboration d’une stratégie pour 2025-2030 en concertation
avec tous les partenaires concernés...
Et peut-être plus
encore compte tenu du symbole que représente le loup, compte tenu de
l’histoire de cette espèce qui a longtemps été considérée
comme devant être purement et simplement éliminée de notre
territoire, avant que notre société comprenne à quel point le bon
fonctionnement de l’ensemble des écosystèmes est important, à
quel point retrouver équilibre et harmonie entre l’homme et la
nature est essentiel. A quel point les grands prédateurs sont
indispensables aux écosystèmes…
En ce qui concerne
la politique, qui fixe les cadres d’action, il y a la volonté de
répondre à deux objectifs : assurer la protection de l’espèce, y
compris la reconquête du territoire, et garantir une cohabitation
socialement et économiquement acceptable entre le loup et les
activités humaines, notamment d’élevage.
Rappeler ces
deux objectifs peut sembler une évidence mais dans la réalité,
c’est loin d’être vrai.
J’assume pleinement ma
volonté : des loups qui vivent en harmonie avec les habitants et les
utilisateurs du territoire. Protéger les loups est un objectif
incontournable de nos politiques de biodiversité…
...Il y
aura toujours des partisans de solutions extrêmes, des ultras. Mais
faire de la politique, dans une démocratie, c’est parier sur
l’intelligence collective, c’est penser que les citoyens sont
aptes aux compromis, quelle que soit leur implication sur la
question, qu’elle soit liée à un intérêt matériel ou à un
combat de valeurs.
...Le nombre d’animaux susceptibles
d’être tirés augmente d’année en année : ce ne peut être la
seule réponse, nous ne pouvons pas considérer que ce serait le
simple corollaire de l’augmentation des populations : chacun
constate que l’opinion publique ne l’accepte pas. …
...il
nous faut aborder une nouvelle étape : celle d’une cohabitation
durable et acceptable entre le loup et les activités humaines, ce
qui suppose d’anticiper l’évolution des populations, leur
arrivée sur de nouveaux territoires dont les sensibilités face au
loup sont différentes, d’imaginer des moyens d’accompagnement
qui doivent s’adapter en conséquence et peut-être, aussi, une
autre façon de vivre les activités d’élevage tout en
garantissant le maintien du
pastoralisme. »
http://www2.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/20160707_-_Discours_Ministre_BPOMPILI_-_loup.pdf
Nous
considérons que le Plan Loup tel qu’on le présente est
extrêmement décevant.
La présence du loup en France comporte
beaucoup de facteurs, allant de la biodiversité jusqu’au rôle de
l'élevage. Toute politique devrait être compatible avec les
objectifs sur le long terme: mais quels sont exactement ces
objectifs? Ce plan ne va pas plus loin que 2023 et se limite
uniquement à l’interaction du loup avec l'élevage: il ignore
alors toutes les autres parties intéressées et le contexte plus
étendu du développement durable, de la biodiversité et de l’avenir
à long terme de l'élevage.
Etablir des politiques
acceptables à tous les acteurs impliqués dans la question du loup
en France nécessitera des compromis et cela ne sera possible que
dans une ambiance de confiance et d’ouverture d’esprit. Ce plan
ne crée pas la confiance nécessaire.
Déjà, le troisième
paragraphe de l’introduction n’inspire pas confiance dans la
capacité des auteurs du rapport à présenter clairement l’évidence
scientifique. Je cite : «Conformément aux enseignements tirés
de l’étude scientifique conduite en 2016 par le Muséum national
d’histoire naturelle et l’Office national de la chasse et de la
faune sauvage, le plan prend en compte un seuil à respecter, évalué
à 500 spécimens, pour
atteindre une population viable de loups sur le territoire français.»
C’est mal interpréter l’étude dont on fait mention. Elle parle
en fait d’une « taille efficace» de 500 animaux.
Qu’est-ce que cela veut dire exactement en termes de chiffres
actuels ? Permettez-moi de citer le rapport de cette étude:
«Quelle est la correspondance entre une taille efficace* (Ne) de 500 et le nombre (N) d’adultes requis ? Cette correspondance est liée
au cycle de vie de l’espèce qui conditionne la distribution en
classe d’âges, de sexes, la variance du succès reproducteur entre
individus, ainsi qu’à la structuration interne des populations,
leur fragmentation dans l’espace et les variations temporelles de
leurs effectifs. La correspondance Ne -> N est généralement
effectuée à l’aide d’une donnée générique : le ratio Ne/N.
L’estimation de ce ratio varie entre 0.1 et 0.2 (Frankham 1995,
Palstra & Ruzzante 2008, Palstra & Fraser 2012), ce qui
suggère un
nombre d’adultes minimal compris
entre
2500 et 5000 individus.
Une étude plus récente basée sur la modélisation mécaniste d’un
grand nombre de cycles de vie réels a proposé un ratio médian Ne/N
de 0.71 pour les mammifères (Waples et al. 2013, tableau S4).
Cependant, cette estimation ne tient compte ni de la variation
temporelle dans les effectifs, ni de la structuration dans l’espace
et est donc probablement fortement biaisé positivement (Engen et al.
2005). D’autres paramètres jouent un rôle dans cette relation, et
en particulier l’état génétique initial de la population, par
exemple la diversité allélique parmi les fondateurs de la
population. Une forte consanguinité* de la population fondatrice
peut être une limite supplémentaire à la viabilité génétique de
la population, et doit être prise en compte. Cette
taille minimale de 2500 à 5000 individus, obtenue en se basant
exclusivement sur des aspects génétiques, peut sembler élevée
mais elle est assez concordante avec les TMPV universelles décrites
plus haut.»
Soyons
clairs: les scientifiques parlent de 2500
à 5000
adultes.
Le Plan Loup parle de « 500
spécimens ».
Spécimens qui, il faut le présumer, incluent des juvéniles. Cette
disparité non négligeable entre ce que disent les scientifiques et
ce qu’on soutient dans le plan loup met en doute sur quoi on se
base pour déterminer le nombre de tirs permis.
Ce
nombre d’adultes de 2500 à 5000 est nécessaire pour assurer une
diversité génétique acceptable. Evidemment, s’il faut trop de
générations pour atteindre ce chiffre, il y aura eu trop de
consanguinité. Combien de temps faut-il donc pour atteindre une
« taille efficace » ? Le Plan Loup (section 1. a)
suggère que la population était [265 – 402] en mars 2017 et « le
taux de croissance modélisé des populations de loups peut se
résumer à une valeur de 12 %, inscrite dans un intervalle de
variation de l’ordre de [5 % – 25 %]. » Si l’on
calcule sur la base d’un taux de croissance de 12% pour une
population de 402, (tout
en prétendant qu'ils sont tous les adultes) cela revient à 48 nouveaux loups par an.
Cependant, le plan autorise l’abattage de quarante par an. La
croissance nette dans la population serait donc de 8 loups: seulement
2%. A ce taux il faudra plus de 90 ans pour atteindre une population
viable minimale de 2500 adultes et presque 130 ans pour atteindre 5000 adultes.
Est-ce trop long? Les
scientifiques devraient donner leur avis sur cette question avant
qu’on provoque des dommages irréversibles à la diversité
génétique en réduisant la population.
À
noter que:
1)
à un taux de 12%, la population augmenterait à 2500 en environ 16
ans et à plus de 5000 en 23 ans.
2) Le nombre d’années est
calculé en utilisant la valeur la plus optimiste pour la population
actuelle. Si l’on prend un chiffre plus bas dans l’échelle,
alors clairement la population augmentera plus lentement.
La
section 1 a) mentionne que «la valeur du taux de survie moyen annuel
sur la période 1995-2013, estimée de manière indépendante, est de
l'ordre de 0,78 (intervalle de confiance à 95 %: [0,73 – 0,82])».
Les scientifiques ont modelé divers scénarios de taux de survie.
L’un, appelé S3, a utilisé un taux de survie de 0,80, ce qui est
proche de la valeur estimée. Les scientifiques précisent : «
Dans une stratégie de gestion de la population qui nécessiterait
des prélèvements, le modèle préconise, une
fois la viabilité minimum atteinte pour un scénario de type S3
(survie de l’ordre de 0,8), la possibilité d’une élimination de
10 % de la population
les
années qui suivent celles avec un taux de croissance* d’au moins
5%.
En revanche, le prélèvement ne doit pas excéder 5% des effectifs
au cours des années suivant celles à plus faible taux de
croissance*.»
Ainsi, ces calculs suggèrent qu’on ne
devrait permettre aucun tir avant que la population minimum viable
soit atteinte, ce qui pourrait mettre entre 16 et 23 ans selon la
taille de la population actuelle et le taux réel de survie. Le tir
de loups en ce moment n’est certainement pas justifié par les
modèles scientifiques.
La section 1 a) se termine par :
«Ces deux valeurs suggèrent que la population de loups n’est pas
exposée à un risque d’extinction démographique supérieur à 10
% sur 100 ans. Une autre réflexion sera nécessaire quant à la
viabilité génétique de la population.»
Cette
constatation nécessite une explication : elle précise qu’il
y a 90% de chance sous les conditions actuelles qu’au moins un
loup sera en vie dans cent ans. Elle ne dit rien de la capacité de
la population à survivre au-delà de cette période.
De toute
façon, le calcul du Plan Loup se base sur un taux de survie de 0.78,
ce qui est le taux actuel de survie sans tirs. Si des tirs sont
pratiqués comme on l’entend de jusqu’à 40 loups par an sur une
population maximum estimée à 402, cela constitue une réduction
de taux de survie de 10%.
Le taux de survie baisse alors à 0.68, c’est-à-dire un
taux de mortalité de 32%.
Les scientifiques disent que : «Le modèle montre qu’une
population décline dès lors que les taux annuels de mortalité
toutes classes d’âge confondues sont supérieurs à 32 % (scenario
0).» Si, comme il est probable, la population se situe plus bas dans
la fourchette estimée de 265 à 402 loups, le taux de mortalité
serait encore plus élevé.
Barbara Pompili a dit dans son discours que j’ai cité ci-dessus : « Il y aura toujours des partisans de solutions extrêmes, des ultras. Mais faire de la politique, dans une démocratie, c’est parier sur l’intelligence collective, c’est penser que les citoyens sont aptes aux compromis, quelle que soit leur implication sur la question, qu’elle soit liée à un intérêt matériel ou à un combat de valeurs.»
Ce Plan Loup est donc un plan pour les Ultras: il se lance sur une piste qui mène droit vers un déclin de la population de loups, une population déjà en-dessous du niveau de viabilité sur le long terme.
L’Exactitude
des chiffres de la population
En 2012, l’ONCFS fut félicité par un expert suédois pour l’excellence de leur travail dans l’estimation de la population de loups. Je cite, « ...le programme français de suivi de la population de loups, la manière dont il est organisé, les méthodes utilisées ainsi que les personnels impliqués, se caractérisent par un niveau de qualité exceptionnellement élevé, y compris d’un point de vue international. Le recours à plusieurs méthodes indépendantes et complémentaires constitue un atout considérable. » (Page30)
Cependant,
l’expert continue : «... Le défi pour l’avenir sera
de continuer à faire aussi bien y compris lorsqu’un nombre plus
important de loups coloniseront des zones qui ne sont pas recouvertes
d’un manteau neigeux en hiver....»
Donc, est-ce qu’on a
fourni les moyens pour maintenir la qualité exceptionnelle du suivi
de la population de loups?
Une espèce de mammifère sur trois désormais menacée ou quasi menacée en France métropolitaine.
Communiqué de presse - 15 novembre 2017
Mené dans le cadre de la Liste rouge des espèces menacées en France, un état des lieux a été réalisé par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN France) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), en partenariat avec la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). «Les grands carnivores toujours menacés : En raison de leurs effectifs réduits, l'Ours, le Loup et le Lynx restent classés menacés, même si la population des deux premiers est en augmentation. Malgré leur protection, ils demeurent la cible de braconnage, du fait des conflits d’usages que leur présence suscite. La situation complexe et fragile de ces trois grands carnivores en France illustre les difficultés qu’il reste à surmonter et plaide pour une action résolue et une concertation plus volontariste coordonnées par les pouvoirs publics. L’objectif doit être d’élaborer une vision partagée et une stratégie de long terme qui font actuellement défaut, en associant tous les acteurs concernés, afin de parvenir à une coexistence durable avec les activités humaines.»
Cette constatation a-t-elle été prise en compte dans le Plan Loup 2018 – 2023?
Les
questions qu’on évite de poser….
Une question fondamentale qu’on devrait poser est “Quel est vraiment le problème?”. Ce plan présente la présence du loup comme une menace pour l’élevage, mais hors de contexte. On peut déplorer la perte de 10,000 moutons à des loups mais où est la comparaison entre cette perte et celles dues à d’autres causes, par exemple des attaques de chiens errants, des moutons qui tombent des falaises, ou des causes naturelles telles que la foudre et le mauvais temps? Sans connaître ces chiffres, il est impossible de présenter un argument raisonné pour justifier pourquoi des pertes à des loups sont indemnisées aux dépens des contribuables tandis que des pertes dues à d’autres causes ne le sont pas.
Une
autre question qui n’a pas été posée est ce qu’il se passe
dans d’autres pays par rapport à des pertes aux loups. Avec un
maximum d’environ 400 loups, la France a subi des pertes de 10,000
animaux d'élevage en 2016, une moyenne de 25 animaux par loup.
L’Espagne a des pertes moyennes de seulement 3 par loup, l’Italie
de 2 par loup et l’Allemagne qu’un seul animal. Comment se
fait-il que les loups ont autant de succès en France et si peu de
succès chez nos voisins ? Avant de tuer des loups, ce qui est
la solution préférée des Ultras, on ferait peut-être mieux de
chercher un compromis et de se
demander si la France n’a pas des leçons à apprendre de nos
voisins en ce qui concerne la protection de nos
cheptels.
http://www.buvettedesalpages.be/2015/01/taux-de-predation-par-loup-sur-le-betail-un-probleme-francais.html
Manque
de Protection
L’Action
1.11 précise : «Renforcer la protection des troupeaux dans les
foyers d’attaques
1) Contexte Pour la période 2013-2016,
15 % des territoires totalisent 60 % des attaques et 3 % d’éleveurs
totalisent 30 % des attaques. On peut dès lors parler de foyers
d’attaques.»
Si donc seulement «3 % d’éleveurs
totalisent 30 % des attaques.», nous nous demandons que diable
se passe-t-il chez eux? On devrait faire une étude pour savoir
pourquoi ces éleveurs en particulier souffrent de pertes répétées.
Nous prenons note qu’une partie de l’action proposée dit
que: «la
mesure de protection des troupeaux sera obligatoire pour percevoir
les indemnisations dès la première attaque.»
Indemnisation
Si nous l’avons bien compris, les taux actuels d’indemnisation sont présentés dans le Circulaire du 27 juillet 2011 relatif à l’indemnisation des dommages causés par le loup aux troupeaux domestiques.
Nous citons : «Pour les 4 premières attaques de l’année subies par un troupeau,... » Pourquoi un éleveur qui protège ses troupeaux aurait-il quatre ou plus d’attaques par an? Sauf circonstances vraiment atténuantes, après une première attaque l’indemnisation devrait être progressivement réduite. En Allemagne on a la suppression des dédommagements au bout d’un an si l’éleveur n’a pas mis en place des moyens de protection efficaces.
Le
Plan d'Action National du Loup 2013-2017
https://www.ferus.fr/wp-content/uploads/2013/03/Projet-Plan-Loup-2013-2017.pdf
Le plan précise : « Sur la période 2008 - 2011, 85% des constats ainsi réalisés ont donné lieu à indemnisation. 93% de ces constats indemnisés l’ont été sur la base de la conclusion technique ‘cause de mortalité liée à une prédation, responsabilité du loup non exclue’. »
Pour
« Non exclue », lire « non prouvée»… ! Ces
chiffres sont-ils toujours d’actualité? Si c’est le cas, la
section 4 constate que le montant payé en 2016 était 3 200 000 €.
Cela représente un coût énorme à faire payer les contribuables,
si l’on a accordé le bénéfice du doute à 93% des constats
indemnisés.
Une question fondamentale qui requiert une
réponse est pourquoi
est-ce que c’est le contribuable qui doit payer ?
Pourquoi les éleveurs ne prennent-ils pas une assurance pour laisser
aux assureurs le soin de régler les réclamations ?
Les
Coûts de la
Protection
Selon
l’ACTION 1.1 «Concernant le loup, il a représenté 22,5 millions
€ en 2016 (total État – FEADER). Le détail par poste de la
dépense en moyens de protection pour les 3 dernières années est le
suivant : 78,5 % pour le gardiennage (36 % pour l’éleveur-berger
et 43,5 % pour le berger salarié ou la prestation) ; 10 % pour
les parcs ; 9,5 % pour les chiens (pour 7 818 chiens) ; 1 %
pour l’analyse de vulnérabilité.»
Le contribuable
aimerait bien savoir si ce montant est raisonnable. Combien d’animaux
ont été sauvés grâce à ces mesures? Des statistiques sont-elles
disponibles pour démontrer le nombre d’animaux perdus avant et
après l’introduction de mesures de protection? Quel est le ratio
coût/bénéfices ?
La légalité d’un pourcentage de 10% pour réduire la population de loups en les tuant
Comme nous l’avons déjà précisé dans notre contribution à la consultation publique du Projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2017-2018,
http://www.nosamislesanimaux.com/consultation-publique-abattage-loup-2017-2018.php
nous avons de sérieux doutes sur la légalité de l’établissement d’un chiffre maximum ou d’un pourcentage de loups à tuer par an. Vu le fait que le loup n'est pas dans un état de conservation favorable, nous sommes de l'avis que l’autorisation d'un pourcentage de loups à tuer, comme une mesure pour limiter le nombre d’animaux et donc les attaques, est en contradiction avec la directive de l’Habitat. Avez-vous vérifié ceci avec la Commission Européenne?
Le Contexte Global
Le
secteur
ovin
est en déclin depuis de nombreuses années : En 2000, il y
avait presque 10 millions d’animaux ; aujourd’hui il n’y
en a que 7 millions. La demande pour la viande est en baisse et les
gens sont de plus en plus conscients du dommage environnemental causé
par l’industrie de l’élevage et de son impact sur le changement
climatique, en particulier en ce qui concerne l’élevage de
ruminants. Quel est le pronostic pour ce secteur ?
Ne
serait-il pas plus rentable d’encourager les éleveurs dans des
régions qui ont des pertes substantielles de suivre une formation
continue ou de se déplacer à un endroit moins à risque s’ils
sont dans l’incapacité de protéger leurs troupeaux comme il
faut ? Pourquoi le contribuable devrait-il les subventionner
pour qu’ils restent là où ils sont?
Conclusions
Le
plan d’action ne donne pas suffisamment d’informations pour
permettre le développement d’un plan sur le long terme. Un plan à
court terme n’a aucun sens sans qu’on ait une idée réaliste de
la destination finale. Le plan devrait donc être prudent. Des tirs
létaux ne sont pas validés par le rapport scientifique. On ne
devrait permettre donc aucun prélèvement avant que la population
ait atteint un niveau minimum de viabilité. Jusque-là, seulement
des moyens de protection non létaux devraient être
autorisés.
Avoir un risque minimum d’extinction dans cent
ans n’est pas un plan à long terme: il suffirait qu’un seul loup
soit toujours en vie pour prétendre que l’espèce n’a pas
disparue. Ce n’est pas ce que demandent les parties prenantes. Dans
son discours, Barbara Pompili a parlé des objectifs pour les années
2025 à 2030: «...il y a la volonté de répondre à deux objectifs
: assurer la protection de l’espèce, y compris la reconquête du
territoire, et garantir une cohabitation socialement et
économiquement acceptable entre le loup et les activités humaines,
notamment d’élevage.»
Ce qu’elle dit semble être une
bonne fondation pour un plan à encore plus long terme.
Les
éléments du plan qui traitent d’acquérir plus d’information,
d’améliorer la coopération et la protection, et de réexaminer le
système de compensation semblent raisonnables pourvu qu’ils
prennent en compte les points suivants :
1. Il faut
fournir les moyens d’assurer que le suivi de la population des
loups est effectué à un niveau de qualité
exceptionnellement élevé.
2. Le taux excessif de pertes de
cheptel attribuées aux attaques de loups devrait être examiné de
près et on devrait solliciter des conseils des pays où le taux est
beaucoup plus bas. Ces pertes sont-elles réellement dues aux loups
ou est-ce qu’on n’est que trop disposé à accorder le bénéfice
du doute quand on examine les demandes de compensation ?
Quels moyens de protection d’efficacité prouvée ont été
utilisés ?
3. Les pertes dues aux loups doivent être
comparées aux pertes d’autres causes. Une analyse des coûts et
bénéfices devrait être effectuée pour savoir si l’argent
dépensé sur le problème des loups ne serait pas mieux consacré à
d’autres choses.
4. Il est inacceptable au public que le
loup disparaisse: de ce fait, tout Plan d'Action devrait satisfaire
toutes les parties prenantes et non seulement les éleveurs. Il est
intéressant de noter que même en Allemagne où le taux de pertes
aux loups est très bas (environ vingt fois plus bas qu’en France),
l’industrie d’élevage de moutons se sert de la même polémique
que l’industrie française. Il semblerait que cette industrie
n’aime tout simplement pas les loups et veut les voir
éradiqués.
5. La compensation devrait dépendre de la
protection adéquate des troupeaux et devrait être réduite ou même
refusée en cas de trop d’attaques.
6. L’efficacité de
la protection devrait être établie par une comparaison des pertes
sur des sites spécifiques avant et après la mise en place de
protection.
Bournezeau, 25 Janvier 2018