Depuis longtemps, nous avons compris que l’on peut passer sa vie à sauver des animaux domestiques sans pour autant résoudre le problème fondamental. Tant que des gens abandonnent leurs animaux à une vie d’errance et de prolifération effrénée, il y aura besoin d’associations pour les placer dans de bonnes maisons. Il y a longtemps déjà, en 2012, nous avons écrit au Ministre de l’Agriculture pour exprimer nos inquiétudes et pour demander ce qu’il comptait faire pour améliorer la situation. La réponse ne signifiait pas grand-chose.

Nous avons envoyé plusieurs d’autres balles dans leur court sans résultat.  Enfin, à partir de décembre 2014, il y a eu des changements prometteurs:
- M. Martial Saddier, membre de l’Assemblée Nationale, que nous avions contacté, a posé une de nos questions au Ministre…. Et a reçu lui aussi une réponse évasive.
- Nous avons été invités à prendre rendez-vous avec Mme Sylviane Bulteau, membre de l’Assemblée Nationale et du Conseil Général de la Vendée. Nous l’avons rencontrée le 5 janvier 2015 et nous avons eu le privilège de bénéficier de son écoute pendant une heure. Elle n’était pas du tout consciente de l’existence d’un problème d’animaux errants et nous a donné l’impression de nous écouter attentivement.  

Le lendemain même une lettre, envoyée juste avant le Nouvel An, est arrivée du Ministère de l’Agriculture. On nous invitait à les contacter pour prendre rendez-vous avec le Service de Protection des Animaux. Pas trop mal... seulement un peu plus de deux ans après notre lettre initiale.

Alors, le 9 février nous avons laissé la voiture sur le parking d’un centre commercial en périphérie de Paris et avons pris le RER et le métro jusqu’au Ministère ou nous avons été accueillis par deux membres du département. Nous étions de l’avis que le seul contact qu’ils ont avec les associations de protection des animaux soit par le biais des employés de bureau.

Puisqu’ils ont confirmé cette idée, nous leur avons décrit la réalité journalière de notre expérience: appels téléphoniques à n’importe quelle heure de gens qui demande de l’aide immédiate, des maires qui ignorent les règles, la difficulté de travailler avec des bénévoles qui disparaissent en un tour de main, les contraintes d’organiser des événements pour faire des fonds, etc.

Nous avons signalé l’injustice que les maires et les fourrières sont payés pour s’occuper des animaux errants tandis que les seules organisations capables de sauver les animaux d’une vie (ou la mort) en fourrière sont les organisations bénévoles qui ne sont pas rémunérées. Nous avons expliqué les difficultés que nous avons rencontrées simplement pour essayer de savoir le nombre d’animaux errants en Vendée.

Nous n’étions pas surpris d’entendre dire qu’ils n’ont pas, et ne demandent pas, des statistiques. Nous avons suggéré que dorénavant ils devraient demander aux départements de leur fournir ces chiffres en même temps que de soumettre leur rapport annuel. À voir si cela arrivera. Il est plus facile d’ignorer l’existence d’un problème dont l’ampleur n’a pas été mesurée.

Nous avons aussi discuté de la situation dans d’autres pays et leurs solutions, telles que la stérilisation obligatoire quand un animal change de propriétaire et la création d’un poste de Ministre chargé du bien-être des animaux. Nous soupçonnons que ces idées seront étouffées à cause du syndrome «pas de notre invention ». Finalement, nous avons suggéré qu’ils mènent une campagne pour rappeler aux gens l’obligation de faire identifier leur animal de compagnie et les avantages de la stérilisation.

Nous avons vite fait de balayer leur proposition que les associations pourraient s’occuper d’une telle campagne : nous sommes déjà en train de ramasser les pots cassés sans rémunération. C’est trop demander que nous payions aussi la prévention tandis que le gouvernement prend ses aises et ne fait rien !   Nous croyons que le rendez-vous s’est bien passé: ils ont écouté, ont pris beaucoup de notes et ne nous ont pas envoyé balader quand nous avons dépassé le temps qu’on nous avait accordé. À voir s’il en sortira quelque chose de concret.

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